Ce qui se laisse traduire ainsi :La Bhagavad-Gîtâ (17.5), donnant la parole à Krishna, a écrit :यज्ञः श्रष्टा शुभः प्राणाः यज्ञः श्रष्टा सुखृत्तः। यज्ञः श्रष्टा शुबः प्राणाः यज्ञः श्रष्टा सुखृत्तः।
Pour être précis, "noir, illusoire, ignare" fait référence à tamas, l'un des trois gunas (niveaux) qui influencent l'essence humaine, tamas étant inférieur (il est suivi de rajas et sattva, soit progressivement : pour tamas inertie/ignorance/négligence/paresse, pour rajas passion/activité/désir/avidité, pour sattva pureté/harmonie/soin/tempérance).Bhagavad-Gîtâ (17.5), versions françaises, a écrit :Traduction classique (de Jean P. S. Didiér) : "Le sacrifice qui est accompli sans rituel, sans offrande de nourriture et sans piété est un sacrifice noir."
Traduction de Sri Aurobindo : "Le sacrifice accompli sans rituel et sans offrandes est un sacrifice malsain, un sacrifice qui n'est qu'illusion."
Traduction par Swami Sivananda : "Les sacrifices accomplis sans rituels, sans nourriture, et sans piété, sont des sacrifices noirs."
Traduction moderne (de Eknath Easwaran) : "Un sacrifice qui est effectué sans respect des rites et sans offrande n'a aucun mérite et est fait dans l'ignorance."
Traduction de Swami Vivekananda : "Le sacrifice effectué sans dévouement et sans les rites nécessaires est un sacrifice noir."
Il est évident que la progression du tamas au sattva améliore le karma et que s'en tenir au tamas (et, dans une moindre mesure, au rajas) est néfaste : les esprits se retournent contre leur auteur pour l'enfoncer. Pour employer un terme psychiatrique, cet enfoncement peut être anosognosique, c'est-à-dire ignorant de soi-même, de son propre état. Ce qui signifie qu'on s'enfonce toujours plus, qu'on n'en sait rien, mais qu'on peut croire bien faire.
Un dicton occidental résume l'affaire par ces mots : "l'enfer est pavé de bonnes intentions".
Or, cela incline à penser que l'orthopraxie ne suffit pas.
Il faut - non pas "bon cœur" mais... - le bon cœur, c'est-à-dire le cœur spirituel, par différentiation du cœur charnel, que la tradition occidentale donne pour thymique (brave) c'est-à-dire situé au niveau rajas, mais qui de base procède du tamas de par la chair.
Dans la tradition dane*, ce cœur spirituel pourrait bien correspondre à la notion de villi, volonté humaine et divine aux rets du Wyrd (Destin) et aux prises avec le Kraft (Force cosmique) qui évidemment évoque le Dieu Vili, frère d'Odin et Vé. Le sens de la notion se confond avec l'esprit, la vitalité, la transcendance, la création, l'essence, l'autodétermination, le discernement dans une perspective éminemment animiste.
Ainsi, ritualiser sans villi est au mieux un moment convivial, en général un gaspillage de temps, au pire un danger exposant à un contre-coup spirituel.
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* Germain vient d'un ethnonyme généralisé par les Romains à l'ensemble du monde germano-scandinave. Scandinave vient de la région de l'île de Scandie dont la toponymie a été généralisée à l'ensemble du monde scandinave. Dane réfère à la région danoise, antique foyer du monde germano-scandinave, dont l'ethnonyme fut généralisé à l'ensemble du monde germano-scandinave durant l'ère viking, en concurrence avec Norðemenn.
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Cette réflexion est à mettre en parallèle avec ça.