Indications rituelles dans le Havamal 1-4 ?
Publié : 16 mai 2020 23:52
Et si les strophes 1 à 4 du Havamal étaient aussi une manière de décrire les "bonnes manières" pour honorer les dieux, c'est-à-dire de se comporter avec eux lorsque nous les invitons chez nous ou dans un sanctuaire (vé) ?
1. Tout l’espace derrière une porte ouverte,
avant d’y entrer,
devrait être observé en entier,
devrait être fouillé en entier,
parce qu’on est jamais certain de savoir
où les non-amis
sont déjà assis en la demeure.
=> Les dieux sont circonspects lorsqu'ils sont invités en présence de "non-amis", de gens qui ne leur sont pas liés par un serment.
2. Bienvenue à ceux qui ont quelque chose à offrir !
Un invité est entré,
où va-t-il s’asseoir ?
Il y a grande hâte,
(pour) celui qui est près de l’âtre,
à se tester soi-même.
=> Être "près de l'âtre" dans une halle scandinave, c'est être juste à côté de l'unique feu qui doit chauffer une demeure immense… donc avoir chaud, très chaud, trop chaud. Si nous sommes respectueux du dieu que nous invitons, il faut mettre son effigie dans un endroit confortable. Au contraire, si nous voulons mettre un dieu à l'épreuve, nous pouvons être moins regardants.
3. Il a besoin de feu
celui qui est entré dans la maison
et a les genoux glacés.
Viandes et vêtements
Sont un besoin pour l’humain,
celui qui a voyagé par-delà la montagne qu’il a gravie.
=> Le feu (y compris sous forme d'une bougie en intérieur) est un élément fondamental des rituels chez tous les peuples indo-européens, dont les religions sont apparentées à celles des Scandinaves. Il faut aussi des offrandes (la viande sacrificielle étant l'offrande "par excellence" à l'époque, ce qui est extrêmement rare de nos jours), et il faudrait aussi des vêtements pour l'effigie de la divinité (une pratique extrêmement répandue chez les anciens Grecs, et encore aujourd'hui chez les Hindous ; les néopaïens occidentaux ne le font presque jamais, pour des raisons pas très claires).
4. Il y a besoin d’eau
pour celui qui vient pour un repas,
d’une serviette et d’une excellente réception,
de bonnes manières
si lui-même arrive à satisfaire [à la fois]
(de) mot [= paroles] et encore-silence.
=> L'eau, pour se désaltérer mais surtout pour se purifier, est aussi un élément fondamental des rites indo-européens. Là encore, on la voit souvent peu dans les rituels Asatru modernes ; mais asperger l'effigie de la divinité honorée avant de la sécher puis de l'habiller devrait être une routine. Il faut, évidemment, avoir "de bonnes manières" avec la divinité invoquée (chose difficile quand on a perdu les normes rituelles, mais on sait qu'il y avait sans doute de nombreux petits détails à respecter pour bien faire un rituel et ne pas être impoli). Et, pour finir, la strophe suggère éventuellement qu'il faut, lors d'un rituel, à la fois parler, et écouter l'éventuelle réponse.
1. Tout l’espace derrière une porte ouverte,
avant d’y entrer,
devrait être observé en entier,
devrait être fouillé en entier,
parce qu’on est jamais certain de savoir
où les non-amis
sont déjà assis en la demeure.
=> Les dieux sont circonspects lorsqu'ils sont invités en présence de "non-amis", de gens qui ne leur sont pas liés par un serment.
2. Bienvenue à ceux qui ont quelque chose à offrir !
Un invité est entré,
où va-t-il s’asseoir ?
Il y a grande hâte,
(pour) celui qui est près de l’âtre,
à se tester soi-même.
=> Être "près de l'âtre" dans une halle scandinave, c'est être juste à côté de l'unique feu qui doit chauffer une demeure immense… donc avoir chaud, très chaud, trop chaud. Si nous sommes respectueux du dieu que nous invitons, il faut mettre son effigie dans un endroit confortable. Au contraire, si nous voulons mettre un dieu à l'épreuve, nous pouvons être moins regardants.
3. Il a besoin de feu
celui qui est entré dans la maison
et a les genoux glacés.
Viandes et vêtements
Sont un besoin pour l’humain,
celui qui a voyagé par-delà la montagne qu’il a gravie.
=> Le feu (y compris sous forme d'une bougie en intérieur) est un élément fondamental des rituels chez tous les peuples indo-européens, dont les religions sont apparentées à celles des Scandinaves. Il faut aussi des offrandes (la viande sacrificielle étant l'offrande "par excellence" à l'époque, ce qui est extrêmement rare de nos jours), et il faudrait aussi des vêtements pour l'effigie de la divinité (une pratique extrêmement répandue chez les anciens Grecs, et encore aujourd'hui chez les Hindous ; les néopaïens occidentaux ne le font presque jamais, pour des raisons pas très claires).
4. Il y a besoin d’eau
pour celui qui vient pour un repas,
d’une serviette et d’une excellente réception,
de bonnes manières
si lui-même arrive à satisfaire [à la fois]
(de) mot [= paroles] et encore-silence.
=> L'eau, pour se désaltérer mais surtout pour se purifier, est aussi un élément fondamental des rites indo-européens. Là encore, on la voit souvent peu dans les rituels Asatru modernes ; mais asperger l'effigie de la divinité honorée avant de la sécher puis de l'habiller devrait être une routine. Il faut, évidemment, avoir "de bonnes manières" avec la divinité invoquée (chose difficile quand on a perdu les normes rituelles, mais on sait qu'il y avait sans doute de nombreux petits détails à respecter pour bien faire un rituel et ne pas être impoli). Et, pour finir, la strophe suggère éventuellement qu'il faut, lors d'un rituel, à la fois parler, et écouter l'éventuelle réponse.