Il oppose entre autres la manière dont les chrétiens américains modernes voient leur Dieu (comme un être omniscient-omniprésent-omnipotent quand on leur pose la question de manière théorique, mais comme une entité de type humain disposant de certains pouvoirs magiques surhumains quand on leur demande de raconter une histoire concrète où ce Dieu intervient) et la manière dont les pratiquants de la religion scandinave ancienne semblent avoir vu leurs dieux (la plupart du temps comme des entités de type humain disposant de certains pouvoirs magiques surhumains, mais aussi occasionnellement comme des êtres sans corps et capables de super-perception, d'une manière parfois proche de l'omniscience et de l'omnipotence, quand cela est semble être l'explication la plus simple pour l'efficacité de certains rites).
"Compte tenu des preuves empiriques qui subsistent, il est possible que les pratiquants de la religion scandinave ancienne aient directement cru en des dieux capables de super-perception, capables d'intervenir dans le monde sans l'utilisation d'un corps physique, mais cela ne peut pas être confirmé. Quelques sources le suggèrent, notamment celles concernant la superperception de Thor et de Heimdallr. La confiance de colons islandais, comme Krâku-Hreiðarr [Landnâmabôk, 16], dans le fait que les anciens dieux scandinaves les dirigeraient vers de bons emplacements, est peut-être l'indication la plus convaincante que ces dieux n'étaient, du point de vue de leurs adorateurs, pas limités par des corps de type humain dans leurs interactions avec le monde. En outre, quel que soit le degré de reconnaissance explicite de la super-perception et de l'action désincarnée, les pratiquants de la religion nordique ancienne agissaient d'une manière qui présumait de ces possibilités, en laissant pour les dieux des inscriptions runiques [invisibles à un observateur extérieur], et en portant des amulettes symbolisant ces dieux. Il n'y a aucune raison pour que ces conceptions désincarnées des anciens dieux scandinaves n'aient pas existé en même temps que les représentations anthropomorphiques des dieux, à côté de représentations anthropomorphiques du même dieu, et même qu'elles aient été combinées, par exemple en offrant à un dieu un poème ou une prière au contenu anthropomorphique [alors même que le dieu n'est pas physiquement présent pour l'entendre]. En outre, s'il existe dans les récits des raisonnements concernant les interactions des dieux avec le monde, ces explications n'étaient pas toujours anthropomorphisantes, ni même nécessaires. Un dieu peut. Savoir comment n'était pas toujours pertinent.Given the empirical evidence that survives, the possibility remains that Old Norse worshippers would have directly reported beliefs in superperceiving gods, able to intervene in the world without the use of a physical body, but this cannot be confirmed. A few sources do make that suggestion, most transparently those concerning Thor’s and Heimdallr’s superperception. Perhaps the confidence of settlers of Iceland like Crow-Hreidar that Old Norse gods would direct them to good sites are the most persuasive indications that those gods were not limited by human-like bodies in their interactions with the world in the view of their worshippers. In addition, irrespective of how much superperception and disembodied action were expressly acknowledged, Old Norse worshippers did act in ways that presumed those possibilities, leaving runes to gods and wearing amulets symbolic of them. There is no reason why these disembodied conceptions of Old Norse gods cannot have existed alongside anthropomorphic representations of the same god, and even been combined, such as in the offering of a poem or prayer with anthropomorphic content to a god. Moreover, while narratives of reasoning did exist for gods’ interactions with the world, such explanans were not always necessary or anthropomorphizing. A god could. The how of that was only sometimes relevant.
For modern scholars, the value of this distinction, and of recognizing the capacity for early inhabitants of the North to harbour multiple apparently contradictory representations of their gods, should be questioned—these aspects of the ontology of the gods could be so submerged that they did not impact materially in worshippers’ practice and discourse.
Pour les chercheurs modernes, la valeur de cette distinction, et la reconnaissance de la capacité des premiers habitants du Nord à abriter de multiples représentations apparemment contradictoires de leurs dieux, devraient être discutées. Ces aspects de l'ontologie des dieux ont pu être tellement intégrés dans l'esprit de leurs adeptes qu'ils n'avaient pas d'impact matériel sur la pratique et sur le discours des adorateurs."