Vos poèmes

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Eirick
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Re: Vos poèmes

Message par Eirick »

Alors, attention. Je vais employer une variation, inspiré des poèmes persan des Gathas, en reprenant le système de dialogue entre entités et le "troupeau". Commençons.

Freyja, demandant un jour à son entourage :
Dites-moi, mes enfants,
Pourquoi l'Homme est rampant,
Devant ces uniques divinités,
Qui l'assomme d'inégalités ?
Sont-ils devenus bêtes
Pour ramper devant tant de maîtres ?
Se dévorer entre eux, est-ce leur quête ?
Qui donc les forcent à paître ?

Baldr lui répondit :
Oh ma dame, oh Vanadis !
L'être humain semble maudit.
Nous, qui lui offrons Liberté, Égalité,
En lui montrant comment les assumer,
Nous nous sommes vu confinés
Et, pire, relégués au Passé.
Presque oublié et enlissé.
Où sont passés les fiers héritiers,
Guerrière et Guerrier enfantés ?
Qui assumera le Destin
Quand viendra notre fin ?

Une voix, faible, se fit entendre alors :
Ohé ! Vénérés Amis, regrettés Aînés,
Que votre patience soit récompensée !
Nous sommes de retour du long exil,
Qui nous rendit si servile.

Freyja, la Belle :
Ah ! Nos petits, votre chant est si affaiblit.
Me voilà triste, peinée,
Pleurante pour toute une journée,
Comme lorsque Öd, mon mari, fut partit.

La voix, de nouveau :
Oh Syr, ne pleure plus.
Nous sommes revenus.
Nous louons votre courage,
Vous qui avez détourné votre rage
De nous. Nous avons été bien lâches,
En vous laissant, seuls, à votre tâche.

Freyr prit alors la parole :
Voilà des paroles sages et bien dîtes.
Mangez, festoyer, reprenez les rites,
Vivez et mourrez avec honneur.
Ne vivez plus dans la peur,
Fiers êtres au grands coeurs.
Prospérité pour vous tous à cette heure !
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Eirick
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Re: Vos poèmes

Message par Eirick »

Comme promis, voici un texte de l'auteur "Le Penseur d'Odin" :

Protection.

Dans ces temps d'infamie,
Où se propage la maladie,
Grande Freya prend nous dans tes bras,
A l'abri sous ton toit, j'ai la foi.

Couche ton corps de volupté
Contre mon corps fragilisé,
Puisses tu déposer tes fées
Devant chaque foyer.

Nos trolls, nos lutins et nos anciens
Sans ta douce main
Ne sauront se protéger
De ce fléau né.

Grande déesse à tes côtés
Nous nous battrons,
Derrière ton bouclier
Comme protection,

A coups de hache
nous vaincrons.

Le penseur d'Odin.
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Eirick
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Re: Vos poèmes

Message par Eirick »

Traduction de Régis BOYER :D

VOLUPSA :

"La Vieille était assise à l’est, dans le bois de fer ; là, elle mit au monde les enfants du loup Fenris.

L’un d’eux doit devenir puissant, et, sous une forme enchantée, dévorer la lune.

Il se nourrit de la vie des hommes lâches. Du siège des dieux dégoutte le sang.

Les rayons du soleil deviennent noirs, tous les vents sont empoisonnés.

De loin je vois venir le crépuscule des dieux et le dernier combat.

Le Dévorant hurle sur la bruyère de Gnipa, les liens se brisent, et le loup se précipite.

Il se précipite à l’est, à travers les vallées pleines de poison, de tourbe et de fange.

Elle vit un palais loin du Soleil, sur le rivage des cadavres, ses portes sont tournées au nord.

Des gouttes de poison y ruissellent à travers les soupiraux : Il est pavé de serpents.

Là elle vit marcher, dans des torrents pesants, les parjures, les meurtriers, et ceux qui séduisent les femmes d’autrui.

Là, le Serpent Nilhüggr cherchait les corps des trépassés, le loup traînait les cadavres. Comprenez-vous ceci ? Savez-vous ce que je veux dire ?

Alors les frères combattront, et l’un tuera l’autre. Les enfants des sœurs brisent la parenté.

Alors il est dur d’être dans le monde. L’adultère y règne. C’est l’âge des haches, l’âge des glaives ; les boucliers sont fendus. C’est l’âge des tempêtes, l’âge des meurtres ; jusqu’à ce que le monde soit détruit, aucun homme n’épargnera un autre homme.

Les enfants de Mimir jouent. L’arbre du monde s’embrase.

Heimdall souffle dans la corne antique de Giallar ; ses sons remplissent l’air.

Odin converse avec la tête de Mimir.

Ygdrasil, le Puissant Frêne, s’agite ; le vieil arbre gémit quand les géants sont déchaînés ; tous les êtres tremblent dans les routes de la mort, jusqu'à ce que le feu de Surtur dévore le monde.

Le Dévorant rugit sur la bruyère de Gnipa, le loup brise ses chaînes et se précipite.
"
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Re: Vos poèmes

Message par Eirick »

Traduction de Grógaldr, "L'incantation de Gróa", du texte anglais Poetic Edda, avec en bonus quelques notes personnelles :D :

1. Svipdagr chante :

« Réveille-toi, Gróa !
Réveille-toi, excellente femme !
Aux portes des morts, je t'appelle,
Si tu te souviens,
Que tu as demandé à ton fils,
A ton tombeau, de venir.
»

2. Gróa chante :

« Que vois-je maintenant
Avec mes seuls yeux,
Avec cette affliction qui t'accable,
Pour que ta mère soit appelée,
Qui de poussière est parvenue,
Et, des foyers humains, est disparue ?
»

3. Svipdagr chante :

« Une vision étrange
Est venu avant moi :
Cette femme rusée,
Que mon père a épousée;
Elle me force à partir,
Personne ne sait où,
Vers Menglad, la rencontrer.
»

4. Gróa chante :

« Long est le périple,
Nombreux sont les sentiers,
Grands sont les désirs des Hommes.
Si tel est ton cas,
Que tu as la volonté de réussir,
L’événement, alors, se déroulera.
»

5. Svipdagr chante :

«Les Chants que vous me chantez,
Chacun sont bons.
Protégez-vous, Mère ! De votre fils,
De mourir sur son chemin.
Je crains de le devenir.
Je suis trop inexpérimenté.
»

6. Gróa chante :

«Je te chante en premier
Cette chanson qui est utile :
L’Écorce l'a chanté à Rani
,
"Que tes épaules relâchent
Ce qui semble t'ennuyer :
Laisse tes sens te diriger.
" (1)

7.

Je te chante en deuxième,
Comme tu dois errer
Sans joie sur tes voies,
Les paroles de May Urd :

"Garde-toi de protéger,
Où que tu vois la Honte
."

8.

Je te chante en troisième :
Si les puissantes rivières
Du péril de ta vie, font tomber
Horn et Rud,
Les font couler vers Hel,
Poursuis sans t'arrêter.


9.

Je te chante en quatrième :
Si l'ennemis t'attaquent, même préparés,
Sur la route, tu deviendras le danger,
Et le courage leur manquera.
A toi reviendra le pouvoir.
Et leurs esprits, vers la paix, seront tournés
. (2)

10.

Je te chante en cinquième :
Si des obligations bloquent tes membres,
Des sorts amicaux, que je laisserais,
Sur tes articulations chanter,
Et le verrou
Partant de tes bras débutera,
Pour finir, sur tes pieds, qui les entravera.


11.

Je te chante en sixième :
Sur la mer viennent,
Des orages plus violent que ce que les hommes connaissent.
L'Air et l'Eau tomberont
Dans un sac, et t'attendront,
Et t'offriront un voyage tranquille.


12.

Je te chante en septième.
Si sur une haute montagne
Le gel devait t'assaillir,
Ce froid mortel ne doit pas
Blesser ton cœur,
Et diriger ton corps vers les Limbes.


13.

Je te chante en huitième :
Si la nuit t'atteint,
Quand tu seras en dehors du Niflroad,
Aucun des Pouvoirs que tu posséderais,
Ne te permettrais de rencontrer
La Chrétienne, mortelle.
(3)

14.

Je te chante en neuvième :
Si avec un Jötunn, à la lance bien connue,
Tu échangais des mots,
Des mots et de l'esprit,
A ton cœur, attentif,
L'abondance doit être donnée.


15.

Va, maintenant, partout où la calamité peut être,
Et aucun mal ne t'atteindras,
Obstruant tes désirs.
Depuis une tombe de terre,
Je me suis tenue contre la Porte,
Durant le temps que je chantais ces paroles.
(4)

16.

Mon fils ! Entends donc
Les paroles de ta mère.
Et dans ta poitrine, gravent-les;
Pour un bonheur abondant
Tu auras dans la vie,
A être attentif à mes paroles. »


Notes :

1. Rani renvoit probablement au peuple Rani/Ranen, vivant sur l'île de Rügen. L’Écorce est la représentation physique du dieu Slave Rugiewit/Rugievit, dieu à 7 têtes et 7 épées. Description dans le Saxo Grammaticus (https://de.wikipedia.org/wiki/Rugievit)
2. Ici, le "Choix" de leur sort, du sort des vaincus.
3. L'influence chrétienne est là omniprésente. Rappel du Thursatru ici (La "tradition" Thursatru, des pré-chrétiens reconstruvistes, serait dérivé du terme "þursar", et serait un ensemble de vénérations comprenant les Géants, les Ases, les Vanes, et le Chaos Primordial. Qui est d'ailleurs le but ultimes de ces adeptes). La "Chrétienne mortelle" pourrait faire référence à la Vierge.
4. La Porte du Royaume de Hel, et donc des morts.
CROM
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Re: Vos poèmes

Message par CROM »

Eirick a écrit : 13 mars 2020 10:19 Comme promis, voici un texte de l'auteur "Le Penseur d'Odin" :

Protection.

Dans ces temps d'infamie,
Où se propage la maladie,
Grande Freya prend nous dans tes bras,
A l'abri sous ton toit, j'ai la foi.

Couche ton corps de volupté
Contre mon corps fragilisé,
Puisses tu déposer tes fées
Devant chaque foyer.

Nos trolls, nos lutins et nos anciens
Sans ta douce main
Ne sauront se protéger
De ce fléau né.

Grande déesse à tes côtés
Nous nous battrons,
Derrière ton bouclier
Comme protection,

A coups de hache
nous vaincrons.

Le penseur d'Odin.
Ce triste personnage, non seulement ne connait rien à la poésie en général et scaldique en particulier, mais fais partie des très bons potes d'Oleg de Normandie.
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